jeudi 30 juillet 2015

Calendrie Pompier 2015 : Juillet

Bonjour,

Juillet est un mois assez riche en évènements permettant l'exhortation de la Nation : Le 14 juillet, le Tour de France, les départs en vacances, etc. 
Oui, bon, c'est pas du tout un truc nationaliste les départs en vacances, mais je ne trouvais pas de troisième élément, pour me permettre de mettre un "etc.", alors voilà, j'ai mis ça. Ne me jugez pas, je ne peux décemment pas mettre deux trucs et un "etc.", ça ne fait pas sérieux, alors que trois, oui.

Il est donc grand temps de rendre hommage au mois de juillet sur le calendrier pompier de la Patate, LE mois du pompier nationalisto-con.

Les images d'aujourd'hui vont tourner autours du thème de la représentation de la France, de la République, de la Nation, par l'image photographique.
Comment qu'est-ce qu'on fait ça donc ? Me demanderez-vous.
Eh bien c'est très simple vous prenez une femme, vous lui mettez un drapeau dans les mains, vous photographiez et zou vous avez Marianne-La-France-La-République-Et-La-Nation-Personnifiée, vous répondrais-je.


  • Photographie de Mlle Marthe Chenal, extraite du n° 169, 1917 de la revue Les Modes :
♪mm mm mm mmm mmm mmm mmm mmmmmm mm mm♫

Je contextualise un peu : 1917

Que voit-on sur cette image ? 
Mlle Marthe Chenal (lien en anglais) (1881-1947), une grande cantatrice française du début du 20e siècle, chante la Marseillaise : ici une version de 1915 dans Gallica par Marthe Chenal, justement, si vous voulez vous rendre compte.
Je sais qu'on ne peut pas faire chanter une photo, mais l'habitude veut que montrer quelqu'un qui chante sur une photo ça signifie le montrer la bouche grande ouverte.
Alors ici, Marthe, elle ne chante pas vraiment, ou alors elle est ventriloque ou alors la photo est prise au moment où elle ferme la bouche, ah oui ou alors c'est l'intro à la trompette de la chanson, ça doit être ça.

Marthe Chenal est droite comme une hampe de drapeau et ça tombe bien parce qu'elle est drapée du drapeau français justement. Enfin je suppute et j'extrapole, vu que la photo est en noir et blanc, mais je ne crois pas me tromper, parce que c'est pas écrit "chantant la Brabançonne" en dessous à ce que je sache.

Marthe Chenal représente, donc, la France en guerre. Ça je le vois grâce à l'épée qu'elle tient dans sa main droite qu'elle a de libre vu qu'elle n'a pas de hampe à porter (ce qu'elle fait habituellement (la France pas Marthe Chenal)), parce que c'est elle la hampe drapée du drapeau, suivez un peu quoi.


Elle est vachement digne Marthe, plus digne qu'elle y'a pas, z'avez vu son regard, fixée sur le ballon d'Alsace... Oh bah dites, j'allais oublier l'essentiel : la coiffe alsacienne a remplacé le bonnet phrygien. On voit bien ce que ça veut dire : "eh oh lesSchleus, elle est à nous l'Alsacélalorraine, t'as vu y'a la cocarde dessus"

Tout ça nous donne un bon petit effet ponpon-pompeux-pompier, mais sans trop non plus, ça manque un peu de fougue, d'allant, de viens-y-donc-pour-voir-que-je-m-en-vais-te-la-casser-ta-djeule.


  • Tout ça on le trouve dans cette image extraite du n° de janvier 1916 de la revue Les Amis de Paris :
Vienzy dont l'chercher mon drapeau, tu vas voir !!

Je contextualise à nouveau : 1916... un an avant 1917, donc.

À ben là on retrouve la France comme on l'aime. Car oui c'est la France, incarnée par Mlle Madeleine Roch. comédienne et sociétaire de la Comédie française, voui Madame.

Madeleine Roch joue RÉELLEMENT la France, récitant un poème de M. Jacques Redelsperger, poète, illustrateur et peintre dont je ne sais pas beaucoup plus.
Les Amis de Paris ont organisé plusieurs matinées patrioticon-caritatives au Trocadéro en 1915 et 1916. Et donc le 16 janvier 1916, lors de la matinée intitulée "Pour la Marne", plusieurs comédiennes incarnant tour à tour, la France, La Serbie, la Belgique, etc. récitent le poème à plusieurs voix de Redelsperger : "Hommage des alliés à la France"


  • Le compte rendu de cette matinée et notamment de cet "Hommage des alliés à la France, par M. Eugène Gossin dans le même n° de la revue Les Amis de Paris :
Et personne pour filmer, ça, bien entendu... Pfff

Ça avait l'air sympa hein. Tous ces hymnes, ces drapeaux et puis le coup du cocorico, et le "rare spectacle d'art et de foi patriotique" là, fiouuu. Si vous voulez le texte, il est sympa aussi, c'est quelques pages plus loin. Et si un jour vous décidez de monter ce poème sur une scène, NE M'OUBLIEZ PAS, je veux voir ça. 

Revenons à la France, Madeleine Roch. Ah bah là, du coup, on est dans le classique, pas de bonnet phrygien, mais une petite couronne de laurier, la robe toute simple et blanche et surtout le drapeau sur sa hampe et on n'est pas drapée dedans.
Elle ne chante pas, la France, mais pour le coup on voit bien qu'elle déclâÂâme. Et puis elle les fait bien les yeux exorbités, vous ne trouvez pas ? Ah ça elle veut pas qu'on y touche à son drapeau avec vos sales pattes teutonnes, là.



Pour finir, en guise de conclusion, je vous rappellerai que la France n'est pas la seule à avoir sa fête nationalisto-con qui tombe en juillet.


  • Miss Marjoris Rambeau incarnant l'Amérique dans le n° 175, 1918 de la revue Les Modes :
Ô ironie, Miss Rambeau incarnant l'Amérique !!
Le document dans Gallica

C'est un peu n'importe quoi dans les symboles, là ! C'est quoi ce bonnet phrygien ? Et puis l'Amérique c'est l'Oncle Sam, boudiou. Comment vous voulez qu'on s'y retrouve ?


Bon, sur cette saine colère, je vous remercie de votre attention et j'espère vous revoir en septembre pour la note d'Août... Oui oh ça va hein.