jeudi 25 octobre 2012

La culture physique 01/05/1909 : Mort d'Auguste Paris, l'homme à la chaloupe

Bonjour,
Paris n'est plus Paris depuis que Paris n'est plus ! 
Cela aurait pu être l'épitaphe gravée sur la tombe de Paris. Je ne parle pas de Paris, celui qu'est uneuh blooondeuh, qu'est caâââanaille et dans lequel y'a le pont Mirabeau où que coule la Seine en dessous, tout ça. Non je parle bien de Paris ! LE Paris ! L'Athlète Paris !

Auguste Paris nait à Saint-Amand le 18 février 1850 et meurt le 31 mars 1909 à l'âge de 59 ans.

Impossible de croire qu'un grand gaillard bien costaud comme lui puisse un jour mourir comme n'importe quel quidam maigrelet.
Imaginez vous ce type dans sa pleine forme : 1m80, 117 kg, 1m28 de tour de poitrine, des bras comme des jambons de cochons obèses, des doigts gros comme des Mortau qui peuvent briser des cailloux comme de simples noix.
 Le gars capable de jongler avec des enclumes, ou je devrais dire plutôt, avec des quartiers de bœuf. Puisque, figurez-vous, Auguste Paris était un ancien garçon boucher. Ah bah oui vous allez pas imaginer qu'un type pareil trouve sa place dans la broderie à l'anglaise. Remarquez, je ne dis pas ça parce que je trouve que la boucherie manque de finesse et de poésie, je suis même prêt à reconsidérer le fait que le persil délicatement fourré dans le groin de la tête de cochon posée sur l'étal dénote sans doute d'un certain sens artistique.

Mais bon, le Paris, là, c'est du gaillard capable de vous soulever à l'arrachée et d'une main un essieu de 55 kg. Alors, autant c'est pas le type qu'on a envie d'avoir à sa table tous les jours, autant on se dit que c'est sympa de l'avoir comme pote, comme ça, on sait jamais si on a un essieu de 55Kg à sortir de son coffre pour le mettre dans le salon-parce-que-monté-en-lampe-avec-un-petit-abat-jour-mauve-ça-serait-pas-mal-non-dans-le-genre-induss'?

Mais alors son truc à lui, et ce pourquoi il est unanimement reconnu dans le monde des gars costauds qui font les muscles, c'est son fameux "porté de chaloupe sur le dos avec une douzaine de marins dedans". 1040 Kg en tout. L'homme à la chaloupe qu'on l'appelle même !

De quoi ? Vous doutez de moi ? Et bien regardez, et regardez bien même, et surtout n'oubliez pas d'aller vous laver la langue avec du savon de Marseille pour avoir osé affirmer que j'étais un menteur, bande de... chers lecteurs.




Accident de la circulation, notre photo : l'athlète Paris se retrouve avec une chaloupe sur le dos alors qu'il ramassait son boulet qu'il avait négligemment laissé tombé sur la chaussée.
Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Je dois avouer que j'ai un petit doute quant à l'authenticité de cette photo. 
J'imagine que les temps de pose étant ce qu'ils étaient à l'époque, on n'a pas réellement pu prendre l'exploit en photo. Et donc on s'est dit qu'avec un petit coup de photoshop de l'époque on faisait disparaître les tréteaux des deux côtés de la chaloupe et le lecteur n'y verrait que du feu. Les gars sur la chaloupe auraient quand même peut-être pu faire un peu semblant d'avoir réparti leurs charges équitablement sur toute la chaloupe, mais bon.

Je vous remercie de votre attention.

Nota : Pour ceux qui se poseraient la question, l'article de monsieur Albert Surier intitulé Muscles et chiffons bien qu'alléchant se révèle plutôt décevant dans son genre. Con, certes, ça je ne dis pas, mais décevant.

lundi 15 octobre 2012

Le Matin, 17/01/1910 et L'Ouest-Eclair, 22/03/1925 : Deux dépuratifs

Préambule de début avant le propos qui va suivre après ce qui est avant, donc ça, là en dessous, mais avant le vrai texte, plus loin :  

 Vous noterez, je vous prie, l'à propos de cette note, en cette période pré Halloweenesque... D'ailleurs tant que j'y pense : Bouh !

 

Ambule :


Bonjour,

Comme promis, je vous présente aujourd'hui deux images de réclame.
Il s'agit de deux titres de journaux différents, à des dates plutôt éloignées, qui présentent deux marques différentes de dépuratifs, mais dont l'imagerie publicitaire pour attirer le chaland est tout de même assez proche.

Qu'est-ce qu'un Dépuratif me demanderez-vous ? Et bien faites comme moi, cliquez sur le premier lien qui apparaît quand on tape "dépuratif" dans google ... ça tombe plutôt bien, c'est le wiktionnaire !.
Donc, un dépuratif est une substance qui peut "dépurer le sang en y éliminant poisons et diverses toxines"... Hmmm ! Moi, à la première lecture, j'imagine tout de suite un apothicaire pratiquant des saignées et des purges.
Mais il s'agit également, sous une autre acception, d'un "corps apte à rendre un métal ou un liquide plus pur"... HmmmHmmmHmmm ! Alors là, ça sent bon son petit Nicolas Flamel illustré, tout ça.
Donc avec cette double casquette Charlatano-Alchimiesque, je ne sais pas vous, mais rien qu'avec ce mot "dépuratif", j'ai bien envie de me frotter les mains de contentement tout en ricanant bêtement.

Au risque de recevoir œufs pourris et anathèmes de mécontentement de la part de mon lectorat rosicruciste, je me vois dans l'obligation de vous prévenir qu'avec les deux réclames qui suivent, nous ne changerons pas le plomb en or ni ne trouverons d'élixir de longue vie...
Non, ces réclames vantent bien les qualités de remèdes chargés de soigner tout un tas de maladie allant de "vaguement" à "très très très vaguement" liées au sang. Et quand je dis tout un tas, tous mes mots sont pesés, mine de rien : Je pense bien à un vrai bon gros tas de maladie dans lequel une maman peste ne retrouverait pas ses petits bacilles.

1. Parce que ça, il en guérit des maladies, le dépuratif du Dr Ollivier (Paris, 33 rue de Rivoli au 1er étage). Voyez plutôt sur ce document extrait du quotidien Le Matin  du 17 janvier 1910 :




Des comme ça, il en voit tous les jours le Dr Ollivier deParis, 33 rue de Rivoli au 1er étage 
Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Le document sur Gallica (dernière page)

Prenons le problème par la périphérie, avec la fameuse et impressionnante liste des maladies guéries par le Dépuratif du Dr Ollivier de Paris, 33 rue de Rivoli au 1er étage.
Si je n'étais pas si radin, j'aurais payé quelqu'un dans un pays étranger, où la main d’œuvre ne coûte presque rien pour vous retranscrire intégralement la liste de ces 65 maladies. Cela aurait peut-être été encore plus impressionnant de les voir les unes en dessous des autres, mais j'aurais dû écluser en une seule note la totalité de mon quotat annuel de "z", de "x" et d' "y" autorisés par Blogger.

Mais mais mais ! Que vois-je dans cette liste ? Le dépuratif guérit également le Lupus ? Mais, pourtant, n'ai-je donc point appris avec les meilleurs spécialistes que, quel que soit le cas, CE N'EST JAMAIS UN LUPUS ?!
C'est, je vous l'avoue, ce qui m'a mis la puce à l'oreille sur cette réclame.
Puis ce qui m'a réellement fait tiquer, c'est cette phrase ridicule juste en dessous du dessin : "Jamais un malade n'a ces 65 maladies à la fois, mais il peut en avoir plusieurs". Tous les spécialistes vous diront le contraire : bien sûr que l'on peut les contracter toutes ensemble. 
De quels spécialistes je parle ? Les meilleurs bien sûr, la crème de la crème, les scénaristes de Dr House. Ils voient ça toutes les semaines, ces gars là !!

Ah oui, le dessin... Comment dire ? C'est pas très joli. Disons le tout net, c'est même carrément hideux.
Heureusement, un caleçon pudique et à carreaux nous empêche d'avoir accès aux chancres, blennorragies et hémorroïdes.

Le texte en juste dessous nous en apprend de bien bonnes je vous les livre en vrac :
- Les dépuratifs du Dr Ollivier de Paris, 33 rue de Rivoli au 1er étage, se prennent surtout sous forme de biscuit !!
- Comme tous les autres produits de charlatans, ils se targuent d'être les seuls à avoir l'appui des autorités sanitaires : Les seuls, qu'on vous dit !
- "Vote d'une récompense nationale de 24000 [francs, sans doute, le texte est tronqué]". Qu'est ce que cela peut bien vouloir dire ? Grand concours ouvert à qui peut m'expliquer : Récompense de 2 [texte tronqué] ! 
- Quand on parle de "maladies secrètes", je pense, et ça n'engage que moi bien sûr, que l'on fait allusion à toutes ces maladies cachées sous le caleçon à carreaux du pauvre monsieur tout laid.



2. La réclame suivante reprend ,15 ans plus tard, l'imagerie de la première tout en changeant son argumentaire d'épaule, si je puis dire. Extrait de l’Ouest-Éclair du 22 mars 1925, réclame pour le "dépuratif bleu" :


Le retour de la Nonne Ninja Contre les Zombies Tueurs VIII
Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Le document sur Gallica (sur la dernière page... Et puis au fait, j'ai choisi l'édition de Rennes, na !)

Une imagerie un peu équivalente à la première avec, en effet, des gros problèmes de peau chez cette mère et son enfant.
Ils sont laids et apparemment plus agressifs que dans le premier cas. Ils veulent le produit tout de suite, et on ne sait pas jusqu'où ils sont capables d'aller, là où notre placide, souriant et hideux bonhomme en caleçon à carreaux attendait patiemment son biscuit assis sur sa chaise et ses hémorroïdes.

Face à eux, non plus la médecine, mais tout simplement une nonne, oui, une bonne-sœur ! On pourrait même affirmer que nous avons affaire, non plus avec la Science, mais avec Dieu lui même, en toute simplicité 

On parle d'ailleurs désormais de "prodiges", et je pense que si on poussait l'argumentaire dans ses retranchements, on pourrait dire que Jésus, lui même, a utilisé le fameux dépuratif bleu pour soigner ses petits problèmes de démangeaison à la tête, aux pieds et aux avant-bras avec le succès que l'on connait.

(Nota : je saiiiiiis, je saiiiiiis, ça ne tient pas la route, c'est pas la peine de m'faire la remarque : à l'époque les infirmières étaient bien souvent des nonnes, c'est booooon, si on ne peut plus être partial et de mauvaise foi maintenant... Pffffff !)

Je commence à me demander si, finalement, ces réclames ne parleraient pas plus d'alchimie que de médecine, transformant du hideux, de la "boue" en une pure pépite. L'alchime d'Internet, mes amis, l'alchimie d'Internet.

Je vous remercie de votre... ATTENTION DERRIÈRE VOUS... C'EST UN SIÈGE !!

lundi 8 octobre 2012

La Revue hebdomadaire, mars et mai 1912 : l'aéroplane militaire

Bonjour,

Aujourd'hui nous allons nous intéresser à ces outils que les ingénieurs ont imaginés pour gentiment se krabardafer entre pays ennemis à grand coups de n'importe quoi pourvu que ça explose ou que ce soit très lourd et contondant.
J'aimerais donc, à ce titre, attirer votre attention sur la sympathique  invention de messieurs Farman, Farman & Farman, constructeurs d'avions, frères et pilotes émérites : l'appareil lance-torpilles ou lance-bombes.

Je ne suis pas du tout surpris que les premiers à avoir imaginé utiliser les aéroplanes aient été des militaires. On comprend bien tout de suite le potentiel annihilateur de ces trucs lourds capables de retomber violemment sur le coin du casque de l'ennemi.

Je digresse, mais je me plais à penser que toutes les inventions créées en France passent entre les mains des militaires avant commercialisation. Imaginez :
Le Tire-bouchon ? Moui, il y a du potentiel, mais seulement en combat rapproché parce qu'aux tests de lancer c'est assez nul... à part peut-être pour le modèle gros cep de vigne ! Bon on le garde encore sous la main, si on ne trouve pas autre chose pour remplacer le couteau à huitre au bout de nos fusils. A ce sujet, d'ailleurs, passons à la très belle invention, de monsieur Baillounette : l'éponge avec gratounette verte et légèrement abrasive ! On tient là à mon avis un sérieux concurrent...
En tout cas, j'aurai quand même pensé que l'armée aurait un peu attendu que la technologie avionique ait un peu plus évolué, avant de penser à utiliser le bidule dont je vous parle aujourd'hui comme autre chose qu'un projectile lancé sur l'ennemi à l'aide d'une catapulte.

Voyez plutôt le machin :





L'appareil après l'accident... Ah non avant ! Wooow, ah ouais quand même !
Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Il s'agit donc d'un fauteuil en osier posé sur quelques tubes en fer, et de deux gars montés sur le tout : un qui "pilote" assis dans le fauteuil et celui derrière qui jette des bombes par un trou énorme à ses pieds.
C'est sensé voler et le pire c'est que cette chose doit vraiment voler, et ce au moyen de tout ce qui fait qu'un avion est un avion mais, ici, en beaucoup plus fragile, rudimentaire et visiblement dangereux : moteur, ailes et hélices .

L'histoire raconte que c'est le plus jeune des frères Farman, qui voyant un jour un enchevêtrement de trombones à coulisse posés dans l'entrée de la salle de répétition de l'harmonie municipale de son village s'est dit "tiens je vais faire voler ça un jour, et même mieux je vais m'en servir pour bombarder l'ennemi".

Encore une fois, tout comme dans la précédente note sur ce sujet (ici), je me demande fortement si les aviateurs des débuts de l'aviation n'étaient pas tout simplement des gens très très dépressifs et pressés d'en finir. N'ont-ils pas l'air tristes ces deux hommes ? Le poids sur leurs épaules courbées semble énorme. On a dû leur en faire baver à ces braves... Ah ça, on a dû leur mettre des petits cailloux dans les chaussures pour qu'ils en arrivent à cet état de délabrement psychique et moral.
Moi je vous le dis ces gars veulent y passer et ils ont trouvé une solution radicale pour le faire, et puis c'est tout.


Le lieutenant Maillefert qui pilote et le lieutenant Bousquet qui se cache la tête dans un sac, de honte !!
Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Quel bruit cela peut-il bien faire un machin pareil ?... Sans doute le flocfoc lugubre des rames de Charon dans les eaux du Styx !


Je vous remercie de votre attention et espère vous revoir pour une prochaine note où je laisserai sans doute de côté la chose militaire pour m'intéresser à nouveau à une ou deux réclames anciennes pas piquées des hannetons... Y'aura-t-il un homme bouteille ? Réponse la semaine prochaine, sans doute.

A bientôt, donc.

mercredi 3 octobre 2012

Diverses images, plus ou moins séqueussies et sans (trop de) commentaire

Bonjour,

Aujourd'hui, après l'affaire dite du "Gendarme en petite tenue", ici, j'ai décidé de franchir un pas de plus vers la classification "-18" de ce blog en vous présentant une série d'images cocasses sur le thème du séqueussi.

Il s'agit là de la seule rubrique commune à tous les blogs de haute tenue et donc forcément indispensable pour la Patate sacrée du Machu-Pichu.

Je ne veux pas non plus trop vous tromper sur la marchandise car pour tout vous avouer, ces images sont aussi séqueussies qu'un gant de toilette humide roulé en boule sur le rebord d'un évier où baignent deux jours de vaisselles à faire. 
Il ne s'agit donc que de vagues évocations séqueussuelles, dont le rapport avec le thème ne tient qu'au fait qu'elles soient rassemblées dans cette note par un esprit particulièrement retors : le mien en l’occurrence.

Je tiens également à vous avertir  qu'il s'agit, parfois, de ce que d'aucun appellent l'humour de casernement, ou troupier, ou de chambrée, ou de salle de garde, ou de carabins... Bref rien de bien distingué, jugez plutôt :


1. Une première image tirée de L'Intransigeant du 27/11/1936, nous montre combien il est précieux d'avoir un bon maquettiste quand on travaille dans la presse :

Faire ça la même semaine... Non mais vraiment j'vous jure ! 
Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

2. Cette deuxième image de réclame tirée de L'Union pharmaceutique de juillet 1913 ne requiert aucun commentaire préalable, alors je n'en ferai pas :

Réellement, en fait, je ne veux pas qu'on m'explique... rien... non, je ne veux pas. noooooooonoooonooooon. je me bouche les oreilles de toute façon... LALALALALALALA ! N'insistez pas boudiou !
Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


3. La troisième image est également une réclame, extraite cette fois-ci de la revue Recherches de science religieuse en 1926. Nous noterons l'importance du choix du nom pour la création de son entreprise familiale.

La librairie préférée du Curé de Camaret, donc !
Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


4. Je ne vois pas ce que cette 4ème image extraite de l’Écho des mines et de la métallurgie, en 1931 vient faire ici. Que l'on m'explique !

Fiouuu, il fait chaud là, d'un coup, non ? ou c'est moi ? 
Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


5. Cette 5ème image (toujours de la réclame, décidément) extraite de la célébrissime revue La Culture physique datée de mars 1933, ne sera pas non plus commentée plus avant.

Pas de problèmes, chacun sa vie privée, mais ça ne veut pas dire que je veux forcément en connaitre tous les détails.
Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Je ne sais pas si je vous dois des excuses pour tout ça. Alors, comme ça ne mange pas de pain, je vous fais mes plus plates excuses et je vous dis à la prochaine.