lundi 8 octobre 2012

La Revue hebdomadaire, mars et mai 1912 : l'aéroplane militaire

Bonjour,

Aujourd'hui nous allons nous intéresser à ces outils que les ingénieurs ont imaginés pour gentiment se krabardafer entre pays ennemis à grand coups de n'importe quoi pourvu que ça explose ou que ce soit très lourd et contondant.
J'aimerais donc, à ce titre, attirer votre attention sur la sympathique  invention de messieurs Farman, Farman & Farman, constructeurs d'avions, frères et pilotes émérites : l'appareil lance-torpilles ou lance-bombes.

Je ne suis pas du tout surpris que les premiers à avoir imaginé utiliser les aéroplanes aient été des militaires. On comprend bien tout de suite le potentiel annihilateur de ces trucs lourds capables de retomber violemment sur le coin du casque de l'ennemi.

Je digresse, mais je me plais à penser que toutes les inventions créées en France passent entre les mains des militaires avant commercialisation. Imaginez :
Le Tire-bouchon ? Moui, il y a du potentiel, mais seulement en combat rapproché parce qu'aux tests de lancer c'est assez nul... à part peut-être pour le modèle gros cep de vigne ! Bon on le garde encore sous la main, si on ne trouve pas autre chose pour remplacer le couteau à huitre au bout de nos fusils. A ce sujet, d'ailleurs, passons à la très belle invention, de monsieur Baillounette : l'éponge avec gratounette verte et légèrement abrasive ! On tient là à mon avis un sérieux concurrent...
En tout cas, j'aurai quand même pensé que l'armée aurait un peu attendu que la technologie avionique ait un peu plus évolué, avant de penser à utiliser le bidule dont je vous parle aujourd'hui comme autre chose qu'un projectile lancé sur l'ennemi à l'aide d'une catapulte.

Voyez plutôt le machin :





L'appareil après l'accident... Ah non avant ! Wooow, ah ouais quand même !
Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Il s'agit donc d'un fauteuil en osier posé sur quelques tubes en fer, et de deux gars montés sur le tout : un qui "pilote" assis dans le fauteuil et celui derrière qui jette des bombes par un trou énorme à ses pieds.
C'est sensé voler et le pire c'est que cette chose doit vraiment voler, et ce au moyen de tout ce qui fait qu'un avion est un avion mais, ici, en beaucoup plus fragile, rudimentaire et visiblement dangereux : moteur, ailes et hélices .

L'histoire raconte que c'est le plus jeune des frères Farman, qui voyant un jour un enchevêtrement de trombones à coulisse posés dans l'entrée de la salle de répétition de l'harmonie municipale de son village s'est dit "tiens je vais faire voler ça un jour, et même mieux je vais m'en servir pour bombarder l'ennemi".

Encore une fois, tout comme dans la précédente note sur ce sujet (ici), je me demande fortement si les aviateurs des débuts de l'aviation n'étaient pas tout simplement des gens très très dépressifs et pressés d'en finir. N'ont-ils pas l'air tristes ces deux hommes ? Le poids sur leurs épaules courbées semble énorme. On a dû leur en faire baver à ces braves... Ah ça, on a dû leur mettre des petits cailloux dans les chaussures pour qu'ils en arrivent à cet état de délabrement psychique et moral.
Moi je vous le dis ces gars veulent y passer et ils ont trouvé une solution radicale pour le faire, et puis c'est tout.


Le lieutenant Maillefert qui pilote et le lieutenant Bousquet qui se cache la tête dans un sac, de honte !!
Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Quel bruit cela peut-il bien faire un machin pareil ?... Sans doute le flocfoc lugubre des rames de Charon dans les eaux du Styx !


Je vous remercie de votre attention et espère vous revoir pour une prochaine note où je laisserai sans doute de côté la chose militaire pour m'intéresser à nouveau à une ou deux réclames anciennes pas piquées des hannetons... Y'aura-t-il un homme bouteille ? Réponse la semaine prochaine, sans doute.

A bientôt, donc.

2 commentaires:

  1. Monsieur Memphis,

    je sors enfin de ma réserve afin d'intervenir et de mettre le holà à vos divagations infâmes et vos railleries honteuses à l'encontre du joyau de notre république et de l'honneur de notre patrie, cette élite inflexible dont le monde nous envie, depuis Azincourt en passant par Camerone, Sedan et Dien Bien Phu, la capacité à transformer une branlée crapoteuse en fait d'armes homérique (celui des Simpsons). J'ai nommé: l'Armée Française.

    Je tiens également à corriger quelques négligences et autres inexactitude flagrantes dans votre texte.

    Tout d’abord une imprécision liée, je l’imagine, à un copié collé hasardeux : Mr Farman n’a pas eu cette brillante inspiration en observant un enchevêtrement de trombones « à coulisses », mais en observant un enchevêtrement de trombones « tout court » (il était employé aux postes de Vesoul). Cet astucieux petit objet est par ailleurs le principal matériau de construction l’aéroplane de Mr Farman (avec le papier à lettre ultra léger si justement appelé « pour avion »).

    Ensuite, notez que l'aéroplane en question est un "lance torpille". Ah qu'il est facile au béotien pacifiste abrutit par les aromates du moyen Atlas de se gausser ! Vous pensez réellement que le projet était bel et bien de coller une torpille de 200kg dans les bras du malheureux assis en équilibre sur 3 cure-dents à l’avant de l’engin avec pour but d’aller couler un croiseur boche ou rosbif de 4ème catégorie à double arbracam en tête ?! Eh non, bougre de graine de bolchévique, les militaire Français ne sont point les benêts que vous imaginez ! Quand ils vous disent "lance Torpille" il faut comprendre une "torpille" : le poisson cartilagineux de l'ordre des sélaciens qui a la particularité de pouvoir balancer 40 000 volts dans les bijoux de famille du plaisantin qui aurait la mauvaise idée de vouloir l’asticoter de trop près ! Et c'est là que l'on peut admirer le génie français dans sa quintessence: 90 ans avant l'invention du Taser, notre glorieuse l'armée était dotée d'aéroplanes lanceur d'armes non létales d'origine 100% naturelles. Ah ce n’est pas un planqué d’écolo qui aurait inventé ça ! Malheureusement, à la suite de l'odieuse trahison d'un agent antifrançais infiltré à l'état-major, les Boches eurent vent de notre magnifique arme secrète et s'empressèrent de doter leurs casques d'un astucieux paratonnerre, qui leur donna alors cet aspect pittoresque qui amusa tellement nos poilus à Verdun, et de relier leur uniforme à la masse. L'habitude d'être complètement à la masse est depuis cette période une tradition entretenue fièrement par toutes les armées de par le monde.

    En espèrent que ceci vous éclairera enfin.

    Colonel de la Patelle

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    1. Clap clap clap ! Bravo !
      Je m'incline devant tant de savoir.
      Colonel, je vous tire mon chapeau, vous êtes désormais entré en un seul commentaire nettement plus pertinent et drôle que l'article lui même, dans mon top 10 des ennemis personnels. Michel C. restant toujours le premier, bien évidemment, vous venez d'éjecter à la onzième place Jean-Yves B. mon professeur d'EMT de 5ème. C'est bien simple, je vous hais déjà. J'enrrraaaage !

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Allez-y faites pas vos timides, je ne vais pas vous manger, je vais juste vous modérer un peu !