mercredi 14 mai 2014

MacaÂabrerie #1 : Le Petit journal : supplément illustré, 24/01/1891, Le Franc-Parleur : supplément illustré, 21/01/1899, L'Œil de la police, 03/09/1899, Le Petit journal illustré, 11/07/1926, 01/08/1926 et 19/09/1926

Bonjour chers amis,

J'ouvre une nouvelle rubrique aujourd'hui que j'aurai pu appeler "Énucléation de patates à l'économe rouillé" pour rester dans l'analogie tuberculesque, mais finalement je me suis dit que "MacaÂbreries" serait plus directement compréhensible.

De quoi sera-t-il question ici ?
Eh bien, il s'agira d'illustrations de faits-divers, le plus souvent en une des journaux illustrés de la fin du 19e siècle et du début du 20e.

J'ai longtemps hésité, mais au vu de l'abondante documentation à ma disposition, j'ai estimé finalement que ce thème particulier méritait bien une rubrique à part entière.
J'ai rajouté également, à cette catégorie, les quelques précédentes notes sur ce même thème.

Pour lancer cette rubrique sur les chapeaux de roues, je vais vous montrer plusieurs images représentatives de ce style si particulier.

  • "Morts de froid ! (les petits ramoneurs des environs de Fougères)", dans le n° du 24 janvier 1891 du Petit journal : supplément illustré :
Aaaah les petits ramoneurs et leur légendaire joie de vivre !
Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

De l'émotion, de la neige, des corps d'enfants gelés tout est réuni pour une bien belle image macaÂabre.


  • "Suicide émouvant d'un sacristain" dans le n° du 21 janvier 1899 du Franc-Parleur : supplément illustré  :
Aaaah la grâce des si jolis clochers d'église de la campagne italienne
Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Émouvant n'est pas le mot que j'aurais utilisé. J'aurais plutôt écrit un truc comme "choupinou comme tout", c'est plus dans l'air du temps.



  • La dernière page illustrée de l'Œil de la police du 3 septembre 1899 :
Si l'on regarde assez rapidement et de loin, ça ressemble à toutes les pages de blagues illustrées avec des tas de situations et de bons mots plus hilarants les unes que les autres du type "Comment allez-vous Yau d'Pôele ? Pas mal et vous Lamat'la ?" :


ooooh chic chic chic, j'adore la page des petits illustrés, ils me font tant rire
Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Mais en fait, de plus prêt, c'est juste des horreurs :

Aaaah oui d'accord
Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Oui mais non, en fait.
Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Nous comptons donc sur une même page :
- Une femme découpées par son mari charcutier et vendues à la clientèle sous forme de saucisson.
- Un ouvrier qui s'écrabouille sur le sol.
- Un fusilier marin de Lorient canonisé à bout portant.
- Quatre enfants renversés et une vielle femme scalpée par une automobile.
- Deux jambes de fillette retrouvées dans la vase.
- Un patron qui tue d'un coup de revolver un ancien employé.
- Un ivrogne qui se pend à son lit dans une crise de délirium tremens.
- Deux cultivateurs écrasés sous un tombereau de sable.

Mais aussi :
- L'histoire d'un type retrouvé quasi mort, pendant à la portière de son wagon dans état grave mais non désespéré.
- Celle de cambrioleurs d'une banque qui ont enfermé les employés dans le coffre, mais sans morts, parce qu'ils ils ont pris le temps de prévenir la police pour éviter que les employés ne meurent asphyxiés.
- Celle d'un naufragé retrouvé 15 ans après et devenu sauvage, mais qui ne tue personne dans un accès de rage.
- Et enfin l'histoire de deux cambrioleurs qui ont été mis en fuite par les cris d'un perroquet.

Pour ces dernières, c'est quand même un peu gâcher de l'espace avec des histoires qui manquent de cervelle qui gicle, de main amputée ou d'Éric Zemmour faisant une chronique.

  • "Une scène de cauchemar" en Une du n° du 11 juillet 1926 du Petit journal illustré :
Aaaaah le charme des anciennes locomotives à vapeur.
Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Bon c'est crado, mais il faut savoir qu'au départ c'est une histoire d'amour digne de Roméo et Juliette. Il y a juste une petite variante avec la tête qui rebondit jusque dans la maison du chef de gare, c'est tout. Autrement c'est quasi pareil, je vous dis.


  • "Macabre découverte des chiffonniers" en Une du n° du 1er août 1926 du Petit Journal Illustré :
Tout le plaisir du métier de chiffonnier est dans la surprise de la découverte
Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

C'est beaucoup moins glauque que ça en a l'air, c'est juste que la femme est morte de maladie et que les gens chez qui elle était hébergée ne savaient pas quoi faire du corps. D'où la grosse boîte en bois posée sur le trottoir.


  • "Une effroyable opération chirurgicale" en Une du n° du 19 septembre 1926 du Petit journal illustré :
AAAAH MAIS QU'ELLE HORREUUUUUR !
Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Ahahah c'était un piège, je vous ai bien eu ! Il ne s'agit pas d'une histoire macaÂabre, puisqu'en fait le gars en costume bleu est en train de sauver la vie du gars en costume à carreaux en lui faisant une trachéotomie... Je déconne pas en plus, c'est vraiment l'histoire... Mais je vous jure que c'est vrai boudiouuu ! Raaah mais PUISQUE JE VOUS DIS... Bon z'avez qu'à lire l'article en même temps, il est sur la page d'après.

Merci de votre attention et à bientôt.

2 commentaires:

  1. Super nouvelle rubrique! J'adoooore les couv' de faits divers!
    J'ai retrouvé récemment un brouillon de billet que j'avais écris sur l'Oeil de la Police (j'ADORE ce journal); voici qui me motive à le terminer!

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  2. MON DIEUUUUU UNE STAAAAAR DE l'INTERNEEEET !!!
    Vite me recoiffer [froutche-froutche]
    Aheum, faites pas attention au désordre, hein !
    Alors oui, heu, merci beaucoup. Je n'ai vraiment pas pu faire autrement que d'en faire une rubrique spéciale vu tout ce que je gardais sur les faits-divers. Et là en plus je viens de découvrir le supplément illustré du Petit Parisien... Je n'en ai pas fini avec les têtes qui roulent.
    J'ai bien hâte de lire votre billet sur l’Œil de la police, je ne sais plus exactement d'ailleurs qui de vous ou de Gallica me l'avait fait découvrir.
    Merci bien d'être passée me faire un petit bonjour en tous cas.

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Allez-y faites pas vos timides, je ne vais pas vous manger, je vais juste vous modérer un peu !