vendredi 6 février 2015

Calendrier pompier 2015. Janvier : Le Monde illustré, 25/04/1896

Bonjour,

J'avais bien aimé faire un calendrier il y a deux ans, aussi vais je me lancer à nouveau dans l'aventure. Et en plus ça me force à faire au moins une note par mois.
Il ne s'agira point cette fois-ci de Môssieurs faisant les muscles et de Médèmes faisant la pose. Non, j'ai voulu consacrer le calendrier 2015 à un pan de l'art souvent négligé : 

Le gros art moche qui tache !

Alors je sais tout ce que vous allez me dire : tout est subjectif là dedans, tu... Donc je vais couper court tout de suite en vous disant : oui je le sais. Aussi laisserais-je un droit de réponse à qui veut défendre la non-mochitude des images que je vais vous présenter chaque mois.

Mon gros art moche qui tache, tache d'autant plus qu'il met en avant un propos qui tache, lui même, salement : gros nationalisme, gros colonialisme, gros racisme... Et là, je sais aussi, que c'est un peu dégueulasse de retirer un propos de son contexte historique, mais... Je m'en bat un peu la rate, parce que mon propos sera de me ficher allègrement de la tronche des peintures, gravures, sculptures et éventuellement textes vraiment, mais vraiment, concons et que je vais vous présenter ici. Et puis peut-être, qui sait, petit à petit, pourrons-nous dresser ensemble une forme de parallèle avec notre époque propice aux emportements nationalisto-racisto-xénophobiques de toutes sortes.

J'aurais pu appeler mon calendrier 2015 : calendrier du gros art moche qui tache, oui j'aurais pu faire ça. Mais je ne l'ai pas fait, et dans un élan calembouresque, j'ai préféré l'appeler Calendrier pompier, en référence bien évidemment au calendrier des pompiers et à l'art pompier qui est quand même salement moche et exalte bien souvent les figures et symboles nationaux, dont je ne suis pas particulièrement friand, à part pour m'en gausser grassement.

Ma belle image du mois de janvier, si l'on oublie le fait qu'elle arrive en février, est un bon début, je trouve, dans le gros art moche qui tache, d'autant que je vous présenterai peu, voire plus du tout, de tableau par la suite.


  • Il s'agit d'une reproduction (gravure de M. Baude) d'un tableau de M. Jean-Joseph Weerts intitulé Pour l'humanité, pour la patrie, dans le n° du 25 avril 1896 de la revue Le Monde illustré :
Pfiou ça va pas être évident d'établir le constat

On a pas mal d'élément du gros art moche qui tache :
- le drapeau que le gars tient encore dans son dernier râle.
- le gars qui meurt bien bien théâtralement et qui est beau mais beau, haaaan qu'il est beau... Il ressemble d'ailleurs beaucoup à un certain Môssieur.
- Un Jésus, mais là je juge pas. C'est juste qu'on se demande ce qu'il fout là, planté... Lancé par une catapulte géante ? Il n'est même pas en arrière plan ou flottant au dessus. Même, tiens, il serait à genoux, au sol avec le gars dans ses bras, ça ferait moins bizarre. Là, le Jésus on sent qu'il aimerait bien filer un coup de main, mais, pas de bol, ses mains, justement... hein !
- Je passe sur le ciel lourd et chargé, qui est quand même la moindre des choses, y'a mort d'homme et sacrifice au nom de la patrie quand même.
- En parlant de patrie, C'est surtout dans le titre que l'on trouve la quintescence du gros art moche qui tache :
Pour l'Humanité, pour la Patrie
Généralement quand on a une patrie et qu'on la défend, on ne fait pas forcément (entendez : JAMAIS) un boulot pour l'humanité entière... Ah ça on aimerait bien, on le dit beaucoup, mais non non non, je vous assure. C'est pas antinomique, notez bien, parce qu'on n'est pas à l’abri du coup de bol, mais n'empêche qu'on ne l'a pas encore vu.


  • À propos du titre, je vous mets ici le petit encart expliquant ce tableau dans le même n° du Monde illustré :
En résumé, ils aiment bien, c'est joli et puis il fallait y penser dites donc, chapeau l'artiste.

Quand on lit ça on se dit qu'un peu plus Jésus il prenait un fusil et il lui filait un coup de main à notre dragon pour buter du schleu à grand coups de baïonnette dans la paillasse... Mais pour l'Amour des hommes hein, ah non on rigole pas avec ça.

Pour en finir avec ce tableau, je trouve qu'il y a au moins deux choses qui l'aurait vraiment rendu grandiose :
- Un des personnages aurait pu jouer la Marseillaise au clairon, ou au Kazoo, ou du moins siffloter..
- Je constate également un manque étonnant de Marianne. Héé ça va y'a plein de vide dans le tableau, on peut mettre 5 ou 6 petites Marianne, si on veut, ou deux grandes.

Je vous remercie de votre attention et n'oubliez pas même si Jésus aime tous les hommes, faites quand même gaffe de quel côté de la frontière vous êtes.

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